Développer le langage de l'industrie décorative
Dès le dix-huitième siècle, des écoles gratuites de dessin destinées aux artisans et aux ouvriers se développent en France (Enfert 2003). L’Angleterre crée quant à elle dès les années 1820 des programmes éducatifs fondés sur la pratique du dessin qui attireront des étudiant-e-s d’horizons différents (Ballon 1996, 95). Avec les progrès de l’industrialisation, de nouveaux métiers apparaissent et le dessin s’impose comme le fondement essentiel des programmes d’enseignement. Le dessin est en effet « l’écriture de l’industrie » (Menn 1874, 140).
Ill. Ecole gratuite de dessin - Salle d’étude pour le modelage de la figure et l’ornement, d’après les plantes vivantes, dans L’illustration: journal universel, vol. 11, 26 août 1848, p. 389.
La pratique du dessin éduque le regard et développe le sentiment du beau chez les acteurs-trices des différentes sphères de l’industrie. Des objets d’une qualité esthétique supérieure sont ainsi créés puis sélectionnés. Entre le dix-huitième et le dix-neuvième siècles, une transition est observée entre le modèle académique fondé sur l’étude de la figure humaine et une approche plus géométrique du dessin (Enfert 2003). L’étude scientifique de l’ornement végétal prendra une très grande place dans la formation des artisan-e-s. Sur l’illustration proposée, nous pouvons observer une salle d’étude de l’Ecole royale gratuite de dessin de Paris consacrée au modelage de la figure et de l’ornement d’après les plantes vivantes.
Christelle Gaist
Bibliographie
Ballon, Frédéric, « Teaching the Decorative Arts in the Nineteenth Century: The Ecole Gratuite de Dessin, Paris », Studies in the Decorative Arts, vol. 3, n°2, 1996, pp. 77-106.
Enfert, Renaud d’, L’enseignement du dessin en France. Figure humaine et dessin géométrique (1750-1850), Paris, Belin, 2003.
Menn, Charles, « De l’enseignement des arts du dessin en Suisse, au point de vue technique et artistique comparé à ce qui se fait dans les autres pays », extrait du Bulletin de l’Institut National Genevois, Genève et Bâle, H. Georg, 1874.
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