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L'Union Centrale des Arts Décoratifs

Dernière mise à jour : 11 juin 2020

Une institution et un musée pour les arts décoratifs en France


Ill. 1. Prospectus de l'Union Centrale des Arts Décoratifs, vers 1893. Bibliothèque du MAD, Album Maciet 81.2 © MAD, Paris.

L’Union centrale des arts décoratifs doit sa naissance à la fusion en 1882 de deux institutions : d'un côté, l’Union centrale de beaux-arts appliqués à l’industrie, créée en 1864, de l'autre, la Société du Musée des arts décoratifs, née en 1877. Les prémices de sa fondation remontent à l’année 1845 avec la création de la Société du Progrès de l'Art industriel par Amédée Couder et Édouard Guichard, deux dessinateurs industriels parisiens parmi les plus célèbres de l’époque, fervents défenseurs du rôle des arts appliqués dans la diffusion du goût auprès de toutes les classes sociales.

Le programme de l’UCAD, novateur pour la France, prévoit l’établissement d’un musée, aux collections rétrospectives et contemporaines, d'une collections de modèles et d’une bibliothèque, sensée procurer aux artistes, artisans, orfèvres une source d'inspiration à la fois pratique et théorique (ill. 1). En 1852, un projet identique a été proposé de manière officielle par le sculpteur Jules Klagmann. Cependant, la vocation didactique de l’institution, qui suit le modèle de South Kensington Museum, n’a pas eu assez de soutien de la part de l’État français. De cette manière, dans les dernières décennies du XIXe siècle, les collections de l’Union Centrale sont présentées au public comme des références industrielles ayant pour l'objectif la consommation relative au foyer.


Le premier président de l’UCAD, journaliste et critique d’art Antonin Proust (1832 - 1905), – président de l’UCAD de 1882 à 1891 – met toutes ses forces pour encourager les autorités à créer un Musée national des arts décoratifs. Le nombre important des collections nécessite un nouvel emplacement et, finalement, le pavillon de Marsan et une partie de l'aile nord du palais du Louvre sont accordés à l’institution en 1897. Après un long et compliqué combat administratif, mené par Georges Berger (1834 - 1910) – président de l’UCAD de 1891 à 1910 –, le musée est inauguré le 29 mai 1905 par le président de la Cinquième République, Émile Loubet (ill. 2).


Ill. 2. Gustave Babin, « Le musée des Arts décoratifs au pavillon de Marsan, qui sera inauguré le 29 mai 1905 », L'Illustration, 27 mai 1905, pp. 344-345 © MAD, Paris.

Kristina Abramovych



Bibliographie


Brunhammer, Yvonne, Le Beau dans l'utile : Un musée pour les arts décoratifs, Paris, Découvertes Gallimard, 1992.


Catalogue illustré officiel du Salon des arts décoratifs de 1882 / Union centrale des arts décoratifs, Paris, A. Quantin, 1882.


Froissart-Pézone, Rosella, L’art dans tout : Les arts décoratifs en France et l’utopie d’un art nouveau, Paris, CNRS Éditions, 2005.


Garner, Philippe (dir.), Whyte, Michel, Erussard Martine et Rheims, Maurice, Les arts décoratifs, 1890-1940, Paris, Bordas -Elsevier, 1981.


Georgel, Chantal (dir.), Les collections du musée des arts décoratifs de Paris : modèles de savoir techniques ou objets d’art ?, catalogue d'exposition, (Paris, Musée d’Orsay, février-mai 1994), Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1994.


Labrusse, Rémy, Face au chaos. Pensées de l'ornement à l'âge de l’industrie, Paris, Les presses du réel, 2018.


Murauskaya, Hanna et Roland, Anne-Solène (dir.), De nouveaux modèles de musées ? Formes et enjeux des créations et rénovations de musées en Europe, XIXe XXIe siècles, Paris, l’Harmattan, 2008.

Murauskaya, Hanna, et Roland, Anne-Solène (dir.), Les musées de la nation. Créations, transpositions, renouveaux : Europe, XIXe- XXIe siècles, Paris, l’Harmattan, 2008.


McWilliam, Neil, Méneux, Catherine et Ramos, Julie (dir.), L’art social en France : De la Révolution à la Grande Guerre, Rennes, Presses universitaires de Rennes/INHA, 2014.


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